Une ultime liberté … interdite.
Dans notre société civilisée …
Lorsque, le cœur gros, on se résout à faire piquer, chez le véto, son vieil animal de compagnie qui ne peut plus que se traîner lamentablement … On parle de compassion, d'un geste d'humanité … d'amour. Je suis assez d'accord avec ce point de vue. A quoi bon laisser souffrir inutilement la pauvre bête, son vieux compagnon, condamné ? Il est évidemment préférable de l'endormir et de la laisser partir sans plus de souffrance.
Par contre …
En ce qui concerne les êtres humains, ce n'est plus la même musique !
Je suis certain qu'un grand nombre, une majorité sans doute, d'individus sont prêts à tout endurer pour vivre … survivre quelques mois, semaines de plus … Quelque soit le prix à payer en souffrances physiques et morales (… pour eux-mêmes, mais aussi pour leur proches)
Je n'ai rien à redire à cela et je trouve tout à fait normal que, dans ce genre de cas, l'on mettent tout en œuvre pour les « prolonger » le plus longtemps possible … Mais, pour les autres …
Au risque d'être provocateur … Je ne parle pas seulement de ceux qui sont atteints de maladies incurables en phase terminale ou lourdement et irrémédiablement handicapés et pour lesquels, quelques que soient leurs souhaits, on pratique l'acharnement thérapeutiques. Non ! Je pense également à ceux qui encore, à peu près, sain de corps et d'esprit, émettent le désir d'en finir avec une vie qui ne les intéresse plus, qui n'est plus qu'un pesant fardeau.
Pour ces derniers, l'on a tôt fait de les déclarer malades, dépressifs et suicidaires et … l'on fera tout, par la force s'il le faut, pour les contraindre par tous les moyens une vie dont il ne veulent plus, quitte à les gaver de petites pilules roses … roses, vertes ou bleues, qu'importe … de petites pilules qui les transformeront en gentils petits légumes bien dociles.
Pourtant … Il existent des moyens, des cocktails de médicaments, qui pourraient répondre à leur volonté … mais …
Un quidam comme moi ignore le nom de ces produits et les dosages nécessaires … les connaitrai-je que je serai, très certainement dans l'incapacité de me les procurer et … bien-sûr, il n'y a personne, dans ce cas de figure, pour m'aider.
Oh ! Je sais !! … Je vais trop loin dans mes propos et j'entends vos commentaires offusqués :
« Il exagère celui-la ! Non seulement il prône l'euthanasie mais pousse le bouchon un peu loin en évoquant la possibilité de suicide assisté ... »
Permettez, néanmoins, quelques petites précisions, explications …
Je refuse le terme de suicide. Le suicide, que nul ne peut empêcher, est un acte, le plus souvent, violent et barbare du genre … se tirer une balle dans la tête, s'ouvrir les veines, se défenestrer, se pendre … et j'en passent, et de meilleures.
Je parle simplement de mettre fin à son existence … de manière douce, civilisée, efficace, rapide et indolore. De la possibilité, si l'on en a fait le choix, de quitter ce monde sans tambour ni trompette, sans éclat, tout doucement, en s'endormant pour ne plus se réveiller.
Beaucoup, j'en suis persuadé, on, au moins secrètement, rêver de mourir … comme ça. Tout simplement de s'éteindre sans souffrir pendant son sommeil … C'est ce que certains appèlent une belle mort ( … comme si la mort pouvait être belle … ).
Il ne s'agit, en aucun cas, de choisir de mourir. On ne choisit pas de mourir. Nous sommes des êtres vivants par définition mortels et … nous y passerons tous, un jour ou l'autre, d'une manière ou d'une autre. Il est juste question de pouvoir décider quand et comment tirer sa révérence.
Et puis … Rassurez-vous ! Mes propos ne sont que le fruit des délires d'un vieux KHON fatigué. Nous sommes très loin, dans ce monde, d'accepter cela. Pourtant , pourquoi n'aurions-nous pas le droit de décider que cela suffit et qu'il est temps d'en finir sans pour cela être obligés de recourir à des pratiques brutales et sanguinaires ?
Bon ! … Il-y-a pas le feux au lac, je vous l'accorde. Simplement j'aimerai bien avoir dans le tiroir de ma table de chevet un flacon d'élixir de … fin de vie. Juste au cas où … Je serais plus serein pour vivre les quelques années qui me restent pour lesquelles, j'en suis sûr, la vie a encore beaucoup de petites chose, de petits riens sympathiques à m'offrir. Si j'avais ainsi la certitude de pouvoir, à l'heure de mon choix, d'en finir en douceur et en évitant les affres d'une agonie longue et pénible, et en échappant a l'acharnement thérapeutique que l'on est susceptible de m'infliger ou au grand-guignol du suicide, je serais, à n'en pas douter, plus enclin à supporter les petits tracas et les petits bobos de la vie quotidienne.
Je ne suis pas si pressé que çà … et, si je disposais d'une telle potion … cela n'inclurait pas forcément une utilisation immédiate. Je ne suis même pas sûr que je l'utiliserais un jour … mais, cela serait une possibilité … une ultime liberté qui me serait accordée.
En attendant, il est patent, que ce n'est pas demain la veille, que l'on nous accorderas le droit, la liberté de choisir sa vie … sa mort. Et, comme tout un chacun, je risque fort de finir entre les griffes d'un système médico-hospitalier inhumain pour y subir toutes les tortures qu'ils sont prêts à m'infliger … pour mon bien … c'est évident.
C'est comme si on voulait nous dire … « Tu veux mourir ? Soit, on ne pourra pas t'en empêcher mais … soit sûr que l'on saura t'en faire baver un max avant ! »
C'est évident … C'est dégueulasse !!