Une vie d'imposture.

Publié le par LeRetif

 

C'est un homme peu apprécié. Son franc parler flirte avec la brutalité.

 

Il ne prends pas de gants pour dire ce qu'il pense. Souvent il manie le second degré. Il n'hésite pas a être ironique, voir sarcastique. Il a peu d'amis. Il n'a jamais fondé de famille … cela ne le dérange pas … C'est ce qu'il dit.

 

C'est un homme qui a eut un parcours quelque peu chaotique. Il apprécie d'être catalogué comme atypique. Il est du genre solitaire … et s'en vante. Il dit volontiers n'avoir besoin de personne, que les autres ne l'intéresse pas, qu'il s'en passe facilement, qu'il se suffit à lui-même.

 

C'est un homme, en fait, très différent de l'image, de lui, qu'il donne à voir.

 

Très jeune, déjà, il a pris conscience de ses faiblesses, aussi bien physiques, qu'intellectuelles. Il aurait aimé être différent, être un autre. Il a, souvent, rêver qu'il était un sportif accompli, un artiste ou un intellectuel … Non pas qu'il aurait souhaiter connaître la gloire ou la richesse … la seule ambition qu'il ait eu, c'est d'être accepté, apprécié, reconnu.

 

La vie est une compétition sans merci, à l'image de la course effrénée des millions de spermatozoïdes, dont un seul survivra, sortira vainqueur et rencontreras l'ovule.

 

Très vite il a compris qu'il n'était pas armé pour elle. Alors …

 

Il a avancé dans la vie comme il a pu. Il s'est inventé un personnage et a joué la comédie tout au long de son existence, pour camoufler sa grande sensibilité, sa peur et son horreur de la confrontation permanente. Dans ce monde, au sein de cette société où il évolue, il n'y a pas de pitié pour les faibles, l'on accuse, couramment, les gens sensibles de sensibleries ridicules. Il s'est donc senti obligé de se dissimuler en jouant un rôle loin de ce qu'il est réellement.

 

Sa brutalité, apparente, son ironie, jusqu'à son goût annoncé de la solitude … ce n'est pas lui. Tout cela, en réalité, n'est qu'une carapace, une armure qu'il a forgée, au fil du temps, pour se protéger.

 

C'est ainsi qu'il a vécu, qu'il a traversé la vie … masqué.

 

Il n'avait, lui semble-t-il, pas le choix, même s'il souffrait de devoir jouer, sans cesse, cette triste comédie.

 

Au cours des années qui ce sont écoulées, il a perdu la capacité de recevoir des autres … pour ne pas risquer d'en devenir tributaire, dépendant. Ce faisant, il a oublié le besoin de donner … le sens du partage. Il s'est enfermé dans la solitude et … dans ce qui ressemble à un certain mépris de son prochain, énonçant, haut et fort … qu'il est préférable d'être seul que mal accompagné.

 

Sous une indifférence feinte, il souffre de cet état de fait.

 

Il y a si longtemps qu'il avance dans les pas d'un autre … c'est trop tard pour changer. Il ne peut pas faire machine arrière. Le masque qu'il porte, il ne peut plus l'ôter, il lui colle au visage comme une seconde peau.

 

Il est fatigué. Il donne l'impression de ne pas supporter la compagnie des autres … alors, que c'est ce qu'il est devenu, ce qu'il représente, qui l'insupporte.

 

Ce n'est pas vraiment de sa faute. Comment aurait-il pu montrer et exprimer l'amour de son prochain puisqu'il ne s'ait jamais aimé, lui-même, tel qu'il était … tel qu'il est, en son fort intérieur.

 

C'est un vieillard solitaire qui vie … si l'on peut appeler ça vivre … comme un ours, réfugié au fond de sa tanière

 

C'est un vieux monsieur, frileux et peureux, qui ne s'est jamais accepté … qu'il n'a jamais accepté celui qu'il était.

 

C'est un vieux monsieur qui a repoussé les autres et se retrouve tout seul, abandonné de tous. Il a vécu sous une fausse apparence … il en paye le prix.

 

C'est vieux bonhomme qui n'attends plus rien … d'ailleurs, il n'a jamais réellement attendu quoique ce soit de la vie. Il s'est contenté de la laisser passer et n'espère plus rien d'autre qu'une fin prochaine.

 

Lorsqu'il partira, ce sera sans fracas. Il quittera ce monde sans laisser de traces … ni de regrets. On l'oubliera très vite … après tout, il n'a jamais existé vraiment. Il n'a été qu'un imposture, un personnage de fiction inventé de toutes pièces.

 

Il ne s'est jamais aimé … Il n'a jamais aimé la vie … Il n'a, donc, jamais vécu.

 

Il a toujours redouté qu'on le plaigne. Il n'a jamais permis que l'on s'apitoie sur son sort …

 

Il y ait parvenu … Il a gagné.

 

Il a tout raté … Il a perdu ...

 

Publié dans Cogitations

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S
Crois tu que tout soit raté ou perdu. Il y a toujours de l'espoir !Ne plus espérer c'est déjà une petite mort, à chacun de trouver la force de se relever.Passes un excellent samedi.La bigoudène
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